Nuit sacrée

La nuit a déployé son suaire poussiéreux sur la ville trois fois sainte.

Sur l’esplanade des mosquées, le dôme du Rocher jette ses feux vers un ciel dont il ouvre grand les portes aux fidèles qui fréquentent les travées de  la mosquée al-Aqsa.

On dit qu’une prière accomplie ici vaut cinq cent prières faites ailleurs.

Le minaret de l’école coranique attend le chant du muezzin qui va déchirer la nuit pour la prière du vendredi.

On raconte qu’une nuit de mars 1229, on n’entendit pas les muezzins appeler à la prière. Au nom du sultan al-Kamil, le cadi de Naplouse ordonna qu’ils se taisent pour ne pas importuner le sommeil de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen désormais maître de la ville.

Au matin, ce dernier s’en étonna et déclara: «Tu as eu tort. J’avais surtout envie, en passant la nuit à Jérusalem, d’entendre les muezzins et leurs appels à louer Dieu pendant la nuit.»

En contrebas, quelques fidèles glissent encore quelques paperolles dans les plis du  mur des lamentations.

Sur le toit du couvent des filles de Sion, un père franciscain montre du doigt à quelques touristes émerveillées les toits de la ville éternelle. Demain, il conduira la procession du vendredi depuis la porte des lions jusqu’aux portes du  Saint Sépulcre.

Tout est calme et apaisé au pays de Canaan.

 

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