Catégorie : Parfums de femmes

Taiba, Chalipa, Jaleh ; le jeu de la marelle mène de la terre jusqu’au ciel
Omid, Laila, Emna ; les garçons courent fort et disent des gros mots
Missy, Adine, Nasim ; apprendre à lire et à écrire
Gita, Sahar, Roxana  ; maman est belle à la maison
Fatemah, Yasmin, Eshani ; un jour on sera coiffeuses
Teena, Yass, Bousseh ; demander à papa pour aller au cinéma
Kimia, Vanda, Zahar ; des cheveux de toutes les couleurs
Parvin, Ramesh, Zana ; conduire un jour une jolie voiture
Donya, Soheila, Shadi ; des filles et des garçons dans le parc
Mahsa, Tahereh, Zoya ; des robes de toutes les couleurs Continue reading →

Comment peut-on cacher sous si peu de tissu tant de choses à aimer?

Tant de choses à voir, à revoir, à entendre

Tant de temps à attendre.

Lèvres moirées des reflets de la vie étirés sur l’envie.

Mots fleuris des parfums enivrants d’extases à venir.

Promesses d’un baiser sur la braise d’un sourire,

Porte de mots feutrés, des souffles et d’ivresses

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J’ai vu cette femme, l’autre jour ; mais de là à savoir quel jour….Peut-être un vendredi si j’en juge à son regard perdu dans la fatigue d’un temps beaucoup trop lourd pour elle.

Une femme comme on en rencontre quelques fois, sans vraiment les voir au moment de les voir, et puis elles reviennent un jour dans des éclats de passé, un peu comme la bohémienne de Montréal aux yeux couleur trottoir, la gitane du Sacromonte, la jeune femme d’Agadir ou lavandière de l’Ourika , la boulangère de Pisac ou l’indienne des salines,  les femmes des couleurs ou encore cette femme qui est passée sans le voir tout près de l’homme qui a faim. Et que dire de cette chanteuse dans la nuit sans fin d’une rue de Mexico? Et puis, tu sais, une rue, c’est rien du tout.

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rueIl est huit heures du soir, tout juste dans l’avenue des allées qui mène de la gare à la mairie de Louvain.

L’heure des autobus et des vélos qui s’entrecroisent dans le bal incessant de ceux qui vont et viennent pour aller quelque part.

Une femme marche ; ombre parmi les ombres dans la demi lumière de la ville qui s’agite. Continue reading →

Dolores1Il est presque six heures du soir sur la place du Toural, en plein cœur de  Santiago. Presque, pas tout à fait ou peut-être un peu plus.

Ici tout est un peu dans l’à peu près.

Seis de la tarde mas o menos, seguro mas que menos, pero que importa.

La seule chose qui compte c’est femme qui marche, si tant est qu’ elle marche dans l’impossible voyage qui la mène nulle part. Continue reading →

maiAutrefois, Sophie travaillait dans une fabrique de vêtements pour hommes, des pantalons de travail, des bleus de travail, des vestes, des blouses, des tabliers,  des tenues de travail complètes, des combinaisons, des salopettes.

Sophie travaillait pour les travailleurs qui ont la chance de travailler, et comme eux, elle aimait son travail, tout simplement. Entendons nous bien dans la fabrique des habits, Sophie n’aimait que son travail, rien de plus. Continue reading →

Bleu de SiamSur les pavés  de la  rue Saint-Paul, la gitane aux yeux turquoises a le bleu dans le cœur.

Le bleu est là, interminable, ineffaçable, insolent, profond comme un lac de bohème.

Le bleu de son foulard, de ses pendants d’oreilles, de ses yeux, de ses cheveux. Tout est si bleu qu’aucun miroir n’a su le retenir. Continue reading →

nattes_viC’est le soir, juste le soir, rien que le soir. Bientôt la nuit va border le monde.

il n’y a qu’à regarder tous ces gens qui errent tête en l’air pour se dire que les humains sont bien singuliers ; il suffit qu’un passant du moment lève les yeux pour que, tels des aveugles de Baudelaire, les autres regardent sans le voir  ce que lui même ne voit pas.

C’est comme ça, c’est dans l’ordre des choses ; on regarde vers le haut parce que ce soir sur la grand place tout le monde lève la tête, sans savoir pourquoi.
Tout le monde ou presque

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baigneuseTrois ans à garder les brebis,entre autres tâches domestiques…Des années qui passent avec cette lenteur qui engourdit l’adolescence.

Trois ans, une éternité moins un jour pour une jeune fille de dix-neuf ans qui grandit sur ce plateau où l’on ne sait plus trop distinguer le rêve de l’ennui, la longueur du temps qui passe de la langueur de l’enfance qui s’efface. Continue reading →

lavoir_vignetteDa la rue des braséros au lavoir de San Miguel, il n’y a qu’un pas, celui de Carlita.

Aujourd’hui c’est le jour de mouiller les couleurs, le jour de tout mélanger, le jour de faire la somme des gens et des jours qui passent sans faire un pli,  comme du linge qu’on repasse. Continue reading →

 Le temps qui passe , c’est un peu comme du linge qu’on repasse, à moins que ce ne soit le contraire.

Le temps qui passe, c’est comme une rivière, ça commence quelque part sans que personne ne demande rien.

Ça nait, ça sourdre, ça suinte, ça résurge, ça coule de source, ça se faufile, ça se glisse, ça s’écoule, ça suit son cours, ça se fait un chemin, ça serpente, ça tourbillonne, ça cascade, ça chute, ça tombe sur certains, ça évite les autres  comme la vie d’un ailleurs qu’on croit différent d’ici .

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 La femme qui marche chargée de paquets sur les rives du lac sacré  ne veut penser à rien si ce n’est au au vent d’hiver qui enflamme ses joues, à la richesse qui ne viendra jamais jusqu’ici, à ces hommes qui frappent leurs femmes quand ils ont bu et implorent miséricorde le lendemain.

Oublier ce train qui mènera peut-être un jour les enfants du plateau vers la ville des espagnols, cette ville qui ment et avale tous crus ceux qui quittent les hauts plateaux croyant que la misère sera moins lourde à porter sous le soleil du Pacifique. Continue reading →

alti5viA quelques pas de la rivière sacrée, dans l’alchimie de la québrada salée, le temps semble figé sur les terrasses, emprisonné dans les croûtes de sel qui, séchées par le soleil et le vent, fondent dans la douleur l’or blanc du pays des Incas.

Dans cet enfer de sel et de soleil, les indiens ont autrefois apprivoisé l’eau tiède et salée qui jaillit de la pierre, l’ont patiemment canalisée vers les bassins sculptés par le sel endurci. Continue reading →

gitane-viOn dit que ses ancêtres étaient des  rois en espadrilles  et des  princesses en lambeaux de soie  On raconte que la bas, sur les rives de l’Indus, les filles ont les yeux si noirs que quand une a les yeux bleus on l’étouffe dans les cendres pour chasser le mauvais sort.

Elle ne sait pas d’où viennent ses ancêtres, on ne sait pas d’où ils sont partis, on sait qu’ils sont arrivés un jour de quelque part, de n’importe où. On dit qu’ils étaient plus libres que des chevaux sauvages, qu’ils n’ont jamais connu de murs ni de frontières, qu’ils ont toujours voulu la paix et qu’ils ont tant marché pour la garder. Continue reading →

Dans la nuit froide de l’altiplano, la boulangère de Pisac a fait chauffer la pierre, comme le faisaient les nuits d’avant sa mère et la mère de sa mère.

Et d’ailleurs qu’importe la nuit qui semble se liguer avec le jour pour lui pourrir la vie.

La nuit c’est juste l’autre face de son travail, le dos du miroir qui lui montre chaque jour les morsures du temps sur son visage, l’autre coté de sa misère qu’elle tourne et retourne quand l’ombre s’allonge ou s’efface au gré des rondes du soleil.

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