Comment peut-on cacher sous si peu de tissu tant de choses à aimer?

Tant de choses à voir, à revoir, à entendre

Tant de temps à attendre.

Lèvres moirées des reflets de la vie étirés sur l’envie.

Mots fleuris des parfums enivrants d’extases à venir.

Promesses d’un baiser sur la braise d’un sourire,

Porte de mots feutrés, des souffles et d’ivresses

Voici venu le temps des femmes sans visages, des lèvres qui se cachent et vont devoir se taire.

Eurypide disait que de vos lèvres tombaient de sages avis, allez-vous en les dissimulant laisser se perdre  les âmes fragiles des hommes qui les guettent? Vos lèvres sont des laminoirs qui étirent des promesses et ils ont trop besoin d’ y croire avec leurs yeux d’enfants.

Vos lèvres sont les trop plein du cœur, ils libèrent et renvoient sa part de tendresse. Leur sourire est un brin d’amour posé là par le vent, un baiser parfumé par le miel du désir, ce mystérieux breuvage que les amants se versent dans le calice du plaisir.

Ces toiles qui ombrent vos visages nous ont appris à comprendre qu’une femme qui parle nous en dit plus avec ses yeux qu’avec ses lèvres.

On peut grimer ses yeux, on ne peut pas maquiller son regard, il porte loin les mots que les lèvres ne peuvent plus libérer dans la lumière d’un sourire. Qu’est un regard si ce n’est un désir ou un langage universel ; celui qui fait le monde?

Le regard est création, même dans la Genèse “…et dieu vit que cela était bon“. Le regard est soir, le regard est matin, étincelle qui fait le jour .

Le temps passe et use les yeux des être, mais n’éteint jamais leur regard, ce médiateur des âmes qui nous rappelle qu’il y a plus à voir dans les reflets de vos yeux qu’au terme des plus lointains voyages.