Catégorie : Les êtres chers

La vie c’est pas binaire, c’est pas dual.
Et que ce mot est moche !
La vie c’est ce qui te vient d’en haut, de ceux qui te donnent
un peu la vie, et puis le reste.
Je dis un peu, parce que si tu as trois grand-pères, il y a comme un « twist »
C’est beau le twist, çà déhanche et ça vit !
Moi je sais plus rien de tout ça. Continue reading →

Christian, c’est toute notre jeunesse de musiciens, une aventure partagée avec ses moments de joie et parfois de fatigue dans les longues soirées d’hiver.

Ban ban c’est des souvenirs, souvenirs d’un batteur capable d’embardées au beau milieu d’un morceau sous le regard courroucé de Didier ou d’Antoine, tandis que j’essayais tant bien que mal à reprendre le rythme que ce roulement inattendu m’avais fait perdre. Continue reading →

Avoir eu la chance de te rencontrer, c’est avoir appris à  comprendre, savoir regarder, à écouter, redire en pesant chaque mot comme un trésor arraché à  la terre.

Tes histoires, ton jardin, tes souvenirs, tes yeux d’enfant curieux, ton front studieux barré des rides du savoir, tes mots chargés de pleins et déliés posés sur la portée du temps… Continue reading →

Il serait bien prétentieux de vouloir résumer une vie en quelque lignes en laissant les parques dérouler le fil du temps aux caprices de quelques dates.

Résumer un homme à son inscription dans le temps revient à en faire une simple poussière d’étoile, mais un homme, c’est autre chose. Un homme est la somme de son être, il n’est rien d’autre que son projet, il n’existe que dans la mesure où il se réalise, il n’est donc rien d’autre que l’ensemble de ses actes, rien d’autre que sa vie.

Et que dire Robert de ta vie si ce n’est qu’elle s’inscrit dans une autre dimension, une plénitude faite de générosité, d’amour, d’engagement, de labeur, de courage et de bienveillance. Continue reading →

Marc c’est Marc, voila, je ne connais pas grand chose de lui et pourtant j’ai l’impression de le connaître depuis si longtemps.

Marc c’est un sourire.

Un sourire qui le dépasse, qui va au delà de lui, je sais pas pourquoi il sourit, il balance des sourires comme un palestinien balancerait des pierres à droite et à gauche sans vraiment vouloir faire mal. Continue reading →

Mercredi dernier, lorsque Brigitte  est partie pour vous aider à éloigner de la chambre cette grosse femme en noir qui faisait autrefois peur à Marcel Proust, celle que vous appeliez non sans un brin d’humour La Gonie, comme d’autres écoutent La Calas ou rêvent de voir La Cropole ; ce mercredi,disais-je, la pendule du Paven s’est arrêtée.

Je vous assure Henri que le poète Auden n’a rien à voir dans cette histoire. Lui demandait d’arrêter les pendules et de ganter de noir les mains des agents de police, mais avec vous il n’est pas question de toutes ces légendes d’autrefois, parce que vous, les pendules, vous saviez les faire marcher, vous saviez leur donner vie. Continue reading →

celeste2Rencontrer quelqu’un, c’est vouloir le connaître, lui parler, partager un moment de sa vie. C’est en tout cas dans cet état d’esprit que j’ai frappé un jour à la porte de Céleste Albaret.

Je l’ai rencontrée pour la première fois  par une après-midi de Juillet 1974, elle  avait quatre-vingt trois ans et venait de publier avec Georges Belmont “Monsieur Proust.»

Il m’arrivait assez souvent de voir cette dame se promener le long du ruisseau avec sa sœur Marie, mais hormis les salutations polies que nous nous faisions à l’occasion de ces rencontres, je ne lui avais jamais adressé la parole. Continue reading →

justineIl faut une fois de plus vous obéir, prendre nos plumes et nos cahiers et s’appliquer à ne pas déborder les lignes qui tracent sur le blanc de l’innocence les sentiers de la connaissance.

Il y a six ans, pour votre centenaire, j’ai écrit ce petit abécédaire. 

Depuis, le temps s’est assoupi sous le pré-haut comme un enfant en manque de sommeil. L’enfant a grandi et le temps est venu où il est urgent de dire des choses, de les écrire, pour leur rendre leur part d’éternité. Continue reading →

Certaines personnes prennent parfois dans notre vie une place inattendue.

Présentes au bon moment ou au bon endroit, gardiennes du temps et tutrices de notre enfance, elles participent à leur façon à la construction de ce  que nous sommes devenus. Peut-être tout simplement parce qu’elles nous ont appris à aimer le monde qui nous a vu grandir.

C’est le cas de “Ricou” ; monsieur Compeyron.

Il est vrai que s’il fallait mesurer l’amour d’un homme pour son village au nombre des années qu’il l’a servi, Henri  Compeyron tiendrait sans aucun doute le haut du pavé. Continue reading →

Le juif errant, illustration d'un ouvrage d'Eugène Sue (collection Le-Livre)Il chante.

Il chante tout le temps, quel que soit le temps, quel que soit le jour.

Il chante haut et fort, comme s’il voulait que le monde entier l’entende.

N’importe quand, n’importe ou, par n’importe quel temps ; Il chante pour le monde, comme ça, manière de chanter.

On dirait qu’il se dépêche de chanter parce qu’il sait que c’est  le temps de le faire, que c’est toujours ça de posé sur  le voile du silence.

Il chante bien, c’est un vrai marchand de bonheur. Continue reading →

 Fortune Puel, c’était mon papé, un homme qui m’a tellement appris de choses qu’aujourd’hui je ne sais plus dans quel ordre les raconter.

D’ailleurs, franchement, l’ordre, ce n’est pas très important. Peut-on d’ailleurs mettre ses souvenirs dans l’ordre? Peut-on les classer? Pourquoi aussi ne pas leur mettre une étiquète et les ranger dans un tiroir tant qu’on y est?

Je ne crois pas que les souvenirs puissent s’accommoder de l’ordre. Ce sont des moments qui viennent en vrac, sans qu’on le leur demande.

Ce sont des émotions, des visages qui reviennent pour un temps, le temps d’un bien-être, d’une douceur envahissante. Continue reading →

Mamé AugustineAugustine, je l’ai jamais connue sous un autre nom que celui de Mamé.

Mamé est née en 1902, au début du siècle dernier, à Correjac, à quelques pas du village du Paven où elle passera la majeure partie de sa vie pour venir la finir à la fin du siècle dernier à Correjac.

Une voyageuse qui, à défaut d’avoir traversé les ruisseaux, les mers et les océans, a connu en près d’un siècle de vie, autant de violences et d’évolutions technologiques que n’en connurent beaucoup de grands aventuriers qui peuplent nos bibliothèques. Continue reading →

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