Catégorie : C’était hier

A vous mesdames qui ont fait belle notre vie.

Le temps qui passe , c’est un peu comme du linge qu’on repasse, à moins que ce ne soit le contraire.

Le temps qui passe, c’est comme une rivière, ça commence quelque part sans que personne ne demande rien.

Ça nait, ça sourdre, ça suinte, ça résurge, ça coule de source, ça se faufile, ça se glisse, ça s’écoule, ça suit son cours, ça se fait un chemin, ça serpente, ça tourbillonne, ça cascade, ça chute, ça tombe sur certains, ça évite les autres comme la vie d’un ailleurs qu’on croit différent d’ici .

Ici, les rivières coulent entre les mains des femmes, tout simplement, et quand les femmes vont à l’eau, le ruisseau résonne de leurs coups de battoirs.

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Pour un fervent défenseur de la laïcité, ce lycée du temps passé s’appellera toujours Châtillon, avec ses salles de cours austères, ses immenses salles d’étude, ses dortoirs pour jeunes filles, son labo, ses cours de récréation aux parfums de tabac, ses arbres gigantesques témoins de premier émois ou d’échanges clandestins….

Tout un temps qui se replie en quelques jours sous les coups des engins de chantier.

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Il ne passera jamais, lundi,mardi….

C’est beau l’enfance, les jeux dans la cour de l’école, les comptines qui pêle-mêlent le rêve et les réalités à la peur de ne plus recevoir les mots qui font chanter la vie.

Le facteur n’est pas passé, il est resté dans la passé, ce temps où il s’arrêtait devant toutes les portes pour porter des plis de mots plus usés que parfumés par les vertiges du voyage.

C’est vrai, il passe aujourd’hui des facteurs et des factrices, mais tout a bien changé, et peu  à peu les boites jaunes de métal qui ornaient les murs de nos villages se sont fermées sur leurs secrets. Continue reading →

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Cette nuit il a beaucoup neigé, une neige lourde et grasse comment en demande la terre. Une neige qui couvre tout, efface les formes, nivelle les caprices des murailles et des courbes du chemin.

Ce matin, le balcon et la ruelle qui sépare notre maison de la maison blanche  se rejoignent et se confondent dans une pente immaculée qui glisse doucement vers les bas de Mourasset.

Seules les deux barres de fer qui entourent sur le petit balcon échappent dans leur rondeur à l’effacement  et griffent le blanc pétaradant de leur traits gris de métal.

Ce matin, le bruit se fait silence, et dans le silence, la neige amplifie tous les bruits. Continue reading →

trois-peres-webIl était fréquent dans les  campagnes que les garçons des familles nombreuses soient éduqués au séminaire et entrent ensuite dans les ordres.

Cette “coutume” a pris une ampleur toute particulière à Auxillac  dont le maire évêque a fait instruire de nombreux enfants lozériens.

Il y avait aussi au village deux ou trois religieuses qui  œuvraient dans ces contrées, notamment en Haute-Volta, mais il était plus rare de les rencontrer pour la bonne raison qu’elles ne venaient qu’épisodiquement visiter leur famille avant de s’en retourner sur le terrain ou de se retirer dans leurs congrégations respectives Continue reading →

L'heure du gouterIl fait beau comme un mois d’aout à Correjac, un village au nom pittoresque qui vient peut-être d’une villa gallo romaine, nichée au pied du bois de Rochalte.

Un village tranquille avec ses deux fontaines, ses noyers, ses maisons de pierre brûlées autrefois à cause de la Peste qui lui fît bien triste réputation. On raconte qu’un jour, un marin aurait ramené la Peste de Tunis et qu’elle se serait propagée d’ici jusqu’à Marseille. Continue reading →

batteuse_vi3Aujourd’hui, les poussières d’or virevoltent dans l’aire gorgée de soleil. Il y a quelques jours qu’on attendait la fête de la lumière.La semaine passée, les hommes ont attelé la jument, la grosse blonde, celle qui fait un peu peur tant est haute son encolure, celle qui fait frémir quand elle souffle à pleins naseaux.

La jument à la robe dorée, à la crinière de long fils blancs a fait danser dans les chaumes ses quatre paturons blancs. Elle a longtemps tiré la lieuse dans le soir de Juillet. Continue reading →

On tue le cochonIl fait froid ce matin, un vrai froid de février, un vent du nord à dérusquer les frênes dans l’aire. Il fait froid comme un matin, comme tous les matins, mais aujourd’hui, on tue le cochon.

Pour faire un bon cochon, il faut la bise, le vent du Nord, celui qui fait cailler les viandes et hurle dans les clapas.

Celui qui vient de la haut en haut, passe les montagnes, se charge de froid bien avant Saint-Flour, survole Sainte Urcize, passe par Saint-Chely, puis Saint Pierre de Nogaret avant de venir nous chahuter le béret. Continue reading →