L’indienne des salines.

Si d’aventure vous cheminez entre Pisac et Olontantaybo, écartez-vous un moment du cours paisible de la rivière Urubamba.

Sur la gauche, un petit chemin serpente à flanc de montagne. Suivez le, il vous mènera vers les salines de Maras, cet enfer de sel et de soleil où les indiens ont jadis apprivoisé l’eau tiède et salée qui jaillit de la pierre.

Ici, dans l’alchimie de la vallée, le temps semble figé sur les terrasses, emprisonné dans les croûtes de sel qui, séchées par le soleil et le vent fondent dans la douleur l’or blanc des Incas.

Qui pourra dire a quoi pense cette femme aux pieds meurtris par le sel , au visage brûlé par le soleil, irrité par le vents.

Ici, aux sources de la soif, les jours se suivent et de ressemblent, acres, brûlants, interminables.

Douze heures par jour, femmes et enfants oubliés du temps extraient péniblement le sel des terrasses de Maras.

 

Comment ça marche?

À Maras, le sel est extrait selon des techniques millénaires depuis le temps des Incas : l’eau chaude et salée qui jaillit naturellement de la source principale située sur le haut des salines, est canalisée vers les bassins-réservoirs formés par le sel endurci au fil des temps.

On laisse alors l´eau s’évaporer naturellement ne laissant à découvert que le sel solidifié, extrait manuellement. 

La première impression, à la découverte des salines qui s’étalent à flanc de montagne sur une “quebrada” (petite vallée très encaissée) qui s’ouvre sur la vallée sacrée, est l’incrédulité : des centaines de petits bassins superposés sur une hauteur de plusieurs centaines de mètres, brillant comme neige au soleil et autour desquels s´activent inlassablement des dizaines d´humains-fourmis…

Par ailleurs, Trois millions d’enfants seraient actifs au Pérou. Des témoignages font état de petites domestiques astreintes au labeur dès l’aube, dormant à même le sol de la cuisine et souvent abusées sexuellement par les employeurs.

Elles sont d’ailleurs renvoyées quand elles sont enceintes.

De plus, les organisations de défense des droits de l’homme y ont décrit l’extraction de l’or par des centaines d’enfants indiens pauvres, de moins de quinze ans, dans des sites glaciaux à plus de 5 000 mètres d’altitude ou encore leur travail harassant dans les mines de sel. 

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