Mois : janvier 2017

Loin des bruits de Beer-shéva, la ville d’Abraham

Sous le feu du shemesh (le soleil), Mitspe Ramon ouvre vers le shamayin (le ciel) les plaies de son cratère.

A quelques pas de là, des hommes ont rassemblé les minerais multicolores cachés dans l’aridité du midbar (désert). Continue reading →

Dans la ville roumaine, au bord de la mer noire, les riches européens aimaient aller prendre les eaux, c’était hier, c’était à l’Est.

Les riches aiment les casinos, comme le casino aime le riche, c’est aujourd’hui, et c’est partout.

C’est  l’ordre des choses dans les désordres du monde. Continue reading →

A quoi pense cette femme chargée de paquets sur les rives du lac sacré ?

– au vent d’hiver qui enflamme ses joues?
– à la richesse qui ne viendra jamais jusqu’ici?
– à ces hommes qui frappent leurs femmes quand ils ont bu et implorent miséricorde le lendemain?
– à ce train qui mènera peut-être un jour ses enfants vers la ville des espagnols?

Cette ville qui ment et avale tous crus ceux qui quittent les hauts plateaux croyant trouver moins de misère sous le soleil du Pacifique.

 

Continue reading →

Sur le lac d’où jaillirent  un jour Mama Ocllo et Manco Capac, des indiennes vendent de vrais faux calendriers Incas aux touristes éblouis par les ors des pailles tressés.

Aujourd’hui, les truites du lac ont disparu, laissant place aux poissons blancs sans saveur. Continue reading →

C’est vendredi, le jour de tous les cultes à Jérusalem.

Les juifs ultra orthodoxes sont venus de Méa shearim, par la porte de Damas, le shabbat commence tout à l’heure, à 18 heures.

Les chrétiens sont partis de  la porte des lions pour le chemin de croix qui les mènera au saint sépulcre, tandis que résonne du haut du minaret de l’école coranique l’appel à la prière du Vendredi. Continue reading →

Dans un paysage de rêves écrasé par les cimes, à deux  collines du Danube, à quelques nuits du ciel, s’ouvrent les portes de l’enfer.

Ici pas d’avenir, ici la fin des souvenirs.

Malheur à celle qui revient sur ses pas.

Malheur à ceux qui ne travaillent pas. Continue reading →

Le vent est sec, dur, presque froid, il y a eu plus froid, mais il fait froid quand même.

Le vent  tambourine sur les collines comme un tambour des dunes.

Les nuages passent et se taisent comme des silences qui ne laissent rien dans les combes asséchées. Continue reading →

On y vit au rythme des pluies et des prières, on y croit dur comme fer en Dieu et aux démons.

Dans ce pays au tapis de vert, les moutons ne partagent jamais leur bouchée, l’eau vient de nulle part et s’en va quelque part pour revenir de nulle part. Continue reading →

L’homme trouve sa force dans les deux sources de sa vie : le sel de la  terre et le lait de sa mère.

Sur les rives de la rivière sacrée, terre et mère se confondent dans le champ de  la fécondité.

La terre mère, Pacha Mama, offre à son petit d’homme sa poitrine généreuse, nourrissante, bienfaitrice. Continue reading →

Si d’aventure vous cheminez entre Pisac et Olontantaybo, écartez-vous un moment du cours paisible de la rivière Urubamba.

Sur la gauche, un petit chemin serpente à flanc de montagne. Suivez le, il vous mènera vers les salines de Maras, cet enfer de sel et de soleil où les indiens ont jadis apprivoisé l’eau tiède et salée qui jaillit de la pierre. Continue reading →

Au pays du grand Inca, des hommes venus de loin ont un jour apporté des épées et des croix.

Ils ont brulé les terres,  pillé les greniers, profané les temples, souillé les femmes et jeté à terre le grand Inca. Continue reading →

Il fait nuit, il fait froid, il fait haut.

La montagne sacrée crayonne ses dentelles dans la nuit qui faiblit.

La lumière est en marche, l’espoir change de ciel, la nuit connaît sa fin quand le jour la séduit.

La bas, le dieu soleil irise doucement les pentes endormies.

C’est un nouveau matin du monde.

En haut du mont sacré, l’âme des vierges sacrifiées hante toujours les ruines endormies.

Mosaïque infinie de pierres fatiguées, les murs taisent le souvenir d’un passé dépouillé par des hommes sans loi.

La forteresse des Incas a échappé pendant des siècles aux regards profanes des conquistadors, mais l’histoire aime s’abreuver aux sources des vainqueurs. Continue reading →

Sur la colline de Sakiba, aux pieds de la sierra Nevada, l’Alhambra domine fièrement la ville de Granada.

Ici, au fil des générations, les hommes ont appris à vivre ensemble, en respectant leurs différences.

Au coucher du soleil, les murs de la citadelle des rois nasrides se pareront  de la couleur ambrée qui lui a donné son nom, les jardins du généralife s’enfonceront doucement dans la fraicheur de la nuit. Continue reading →

Du haut du quartier arménien, deux juifs devisent en face du dôme du Rocher, troisième lieu saint de l’Islam après La Mecque et Medine.

Peut-être se disent-ils que cette esplanade des mosquées si convoitée est aussi le mont où s’élevait jadis le temple de Salomon. Continue reading →

Sous le ciel bleu de Bucovine, la chappelle sixstine de l’orient jette au visiteur le feu de ses bleus.

Ici, sous le ciel des croyants, le bleu du Lapis lazuli dispute à Titien son rouge où son vert à Véronnèse.

Ici, en attendant le jugement dernier et la résurrection des morts, anges et démons s’affrontent pour l’éternité Continue reading →

De noires créatures des temps anciens, dit-on, se tiennent encore cachées en des recoins obscurs et des mondes oubliés, et en certaines nuits, des portes s’ouvrent encore, pour libérer des formes que  l’enfer renfermait.

Dans la nuit froide des Carpates, l’ombre de la mort plane sur le château de Bran. Continue reading →

C’est pas une tête d’oiseau
Ni une cervelle de moineau
Ce n’est rien de toutes ces choses que les grands disent aux enfants qui courent après leurs rêves.
Ils n’ont toujours pas compris que c’est même pas pour de vrai
que c’est juste pour voir les choses autrement,
les voir d’en haut
Les voir avec des yeux d’oiseau. Continue reading →