Merci professeur-e

Justine, François, Bernard, Laurence, Dominique, Rabah, et tous et toutes les autres… Et d’ailleurs  qu’importent vos prénoms ?

Et toi Samuel connu jamais connu….

Un navigateur cherche t’il à connaître le nom du phare qui le guide sur la mer agitée? Le fanal est là, rassurant, fidèle à la consigne d’éclairer les esprits, protecteur, sentinelle du savoir.

J’ai tout appris de vous, les couleurs des mots et des voyelles, les parfums des phrases, les combinaisons de la vie, l’arithmétique et ses méandres, le rythme et le sens des choses.

Je vous ai désespéré-e-s, séduit-e-s, agacé-e-s, mais tellement aimé-e-s. C’est d’ailleurs pour cela que je m’adonne aujourd’hui avec douleur à l’écriture inclusive.

Catholiques, protestants, athées, musulmans, défenseurs de la laïcité ; vous avez tout simplement partagé plus que transmis votre savoir, sentinelles de la vie, passeurs et passeuses de la connaissance, allumeurs et allumeuses de réverbères, sonneurs et veilleuses des clairons de la pensée.

Je pense à toi la sœur de la petite école, à vous les professeures et les professeurs que j’ai exaspéré-e-s, à toi le principal de collège qui, quand un homme dans sa simplicité d’homme de la terre te questionnait d’un simple mot “Fara” (il ou elle fera), tu avais cette formidable réponse : “Pardi que fara“, et tes yeux brillaient comme une lanterne parce que tu aimais cette femme ou cet homme qui mettaient tout leur espoir d’un avenir pour leur enfant dans un seul mot de cette belle langue du félibre.

Rassures toi, rassurez vous, il et elles ont grandi et il on “fait

Je pense à vous toutes et tous qui osiez toutes les dimensions de la transmission, librement, ouvertement, avec la force de vos convictions : marxistes invétérés, anciens d’Algérie, iraniens ou mauriciens, croyant-e-s ou athées qui éclairaient nos devenirs.

Vous nous avez fait explorer le cours de la rivière du savoir, celle qui coule dans le temps et dans les boucles de nos vies.

Quand viendra le moment de boire au fleuve du silence ; pourrons nous oublier le son de celles de vos voix chères qui se sont tues?

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