Sourires sur le tournage de 37°2

Jean-Jacques Beineix  nous a quittés ce 14 janvier. Je me souviens à propos du tournage à Marvejols de deux anecdotes croustillantes.

Dans une scène du film, Béa s’échappe du magasin de pianos (actuelle caisse d’épargne), remonte le long de la place Cordesse vers les quatre coins . La logique voulait qu’ensuite elle monte vers la Coustarade pour la scène suivante sur le parvis de l’église.

Mais la prise s’avérait trop courte et Beineix a souhaité qu’elle s’engage dans la rue droite en direction d’Henri IV. De plus, il fallait pousser la petite fiat décapotée en côte et c’était très compliqué car Beinex et le chef opérateur étaient debout dedans et il fallait s’y mettre à quatre pour pousser.  Béa courait en renversant des cartons. On était en son ambiance pour capter le souffle et les cris de la comédienne et le bruit des cartons renversés.

Il a fallu faire plusieurs prises et à un moment, un papi bon vivant s’est avancé au coin de la rue droite pour voir arriver Béa. Colère de Beineix et de l’assistant réalisateur qui interpelle le papi “ Mais qu’est ce que vous faites là, enlevez vous, vous êtes dans le champ de la caméra” . Le papi, qui avait été recruté comme figurant pour la scène des obsèques de la mère de Gérard Darmon ne se démonte pas et réplique du tac au tac “Moi monsieur je tourne un film“.

Médusé, l’assistant lui répond : “moi aussi

Une autre anecdote avec le même personnage toujours aussi attachant. Il y a une scène où la fameuse Mercedes jaune arrive au magasin de nuit. Elle dure quelques secondes mais a demandé une journée de préparation. Le chef éclairagiste et le directeur de la photographie voulaient une ambiance de pluie, et la régie a mobilisé les pompiers pour arroser copieusement les rues. Le papi m’interpelle en ces termes :  “Aqueste cop, les pompiers ont trop tiré sur la chopine, ils arrosent les rues en pleine sécade alors que les troupeaux meurent de soif sur le plateau ; son calucs”

Il y a bien d’autres anecdotes, mais ce serait trop long. Je passe sur l’avant première au cinéma Trianon sur invitation de la mairie. Les gens ne connaissaient pas le scénario ni le synopsis, alors je n’oublierai jamais les réactions dans la salle lors des trois premières minutes du film…

Merci Jean-Jacques pour ces souvenirs.

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