Les deux qui racontaient une drôle d’histoire

Tu le sais toi, tu t’en souviens ou tu vas l’inventer

Cette histoire tu la connais, tu l’as oubliée, ou pas encore lue. C’est juste une petite histoire, celle d’un arbre et d’une roche.

Sois patiente, on va voir ce qu’on va voir, tout ce qu’il y a à voir mais juste ce qu’il y a à voir. Le reste est sans importance, c’est des détails à l’infini, du vent, de la pluie, de l’infini d’Aubrac.

Ce pays qui n’en finit, ce pays de burons griffé par le vent qui s’étend si loin qu’on a parfois l’illusion d’une rencontre avec le ciel.

C’est l’histoire toute bête d’une roche qui aimait un arbrisseau. Un amour impossible pour les gens de l’Aubrac qui savent bien que les contraires ne peuvent pas faire affaire.
Et Pourtant

La roche aimait le vent, car quand on est roche, on n’a rien d’autre à aimer. Elle prenait le vent comme ça, comme elle prenait le soleil, posée sur la terre sablonneuse de la pâture.

Elle a doucement ouvert la fente qui parait ses rondeurs, pour laisser entrer le soleil, qu’il la réchauffe en dedans. mais le vent est fripon et curieux, et la roche ne se cachait pas, elle aimait qu’on la voit nue, et ce qui devait arriver est arrivé, une petite graine est entrée dans la moiteur de sa caverne, une graine de vie.

C’était chaud, c’était doux comme un soir bleu d’été, doux comme le doux d’une femme, chaud comme une offrande à la vie, elle s’est accrochée dans la moiteur du nid, a trouvé sa place, sa juste place.

La suite, tu la connais ; la vie est là, simple et tranquille, loin de la ville et des tracas, et on dit que la nuit l’arbre s’agite sous le vent et fait frémir la roche, mais ça c’est une autre histoire ; une légende d’Aubrac.

C’est un secret, il y en a une qui sait, elle nous servira de guide.

 

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